Notaires : client incompris = contrat mal écrit ?
Un notaire rédige l’acte de vente d’une maison en indiquant que celle-ci est la résidence principale de la vendeuse, comme le lui affirme cette dernière. Une fausse information qui va finalement conduire l’administration fiscale à redresser la vendeuse… Qui va alors se retourner contre le notaire. A tort ou à raison ?
Notaires : attention aux déclarations des clients !
Un notaire rédige l’acte de vente d’une maison, qui mentionne qu’il s’agit de la résidence principale de la vendeuse…ce qui permet à cette dernière d’être exonérée d’impôt sur le gain réalisé.
Sauf qu’après vérification, l’administration fiscale s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de la résidence principale de la vendeuse, ce qui lui permet de lui réclamer un supplément d’impôt.
La vendeuse se retourne alors contre le notaire et lui réclame des dommages-intérêts, estimant qu’il a commis une faute lors de la rédaction de l’acte de vente.
Ce que nie le notaire : s’il a indiqué que la maison était la résidence principale de la vendeuse, c’est sur les dires de celle-ci. Pour preuve, la veille de la signature de la vente, elle lui a confirmé que la maison était sa résidence principale et, le lendemain, a signé l’acte en l’état.
Sauf qu’elle a cessé de vivre dans ce logement près de 17 mois avant la signature de l’acte authentique, rappelle la vendeuse…
Pour mémoire, pour bénéficier de l’exonération d’impôt sur le gain réalisé à l’occasion de la vente d’une résidence principale, le logement vendu doit normalement constituer la résidence principale du vendeur au jour de la vente.
Toutefois, par mesure de tolérance, l’exonération reste acquise si le vendeur a occupé le logement, à titre de résidence principale, jusqu’à sa mise en vente et si la cession intervient dans un délai normal, que l’administration estime à 1 an dans un contexte économique normal.
Or, ici, la vente a eu lieu plus d’1 an après qu’elle a quitté le logement. Le notaire savait donc que lorsqu’elle déclarait que la maison était sa résidence principale, il s’agissait d’une affirmation juridiquement erronée.
Ce que confirme le juge, pour qui le notaire a bel et bien commis une faute de nature à engager sa responsabilité.
Source : Arrêt de la Cour de cassation, 1ère chambre civile, du 22 septembre 2021, n° 19-23506
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