Coronavirus (COVID-19) : sortie de crise et mesures relatives au recrutement
La (très attendue) Loi relative à la gestion de la sortie de la crise sanitaire vient de paraître. Certaines dispositions sont notamment relatives à la prolongation des mesures qui concernent le renouvellement des CDD et des contrats de missions, ainsi que le prêt de main d’œuvre. Que faut-il en retenir ?
Coronavirus (COVID-19) : focus sur les mesures permettant de faire face à un surcroît d’activité
- Prolongation des mesures relatives au renouvellement des CDD et des contrats de missions
Pour rappel, en principe, la durée maximale du CDD, le nombre de renouvellements, ainsi que le délai de carence applicable entre 2 CDD successifs sur le même poste sont déterminés par une convention collective ou un accord de branche étendu(e). Faute de convention ou d’accord de branche étendu(e), la Loi fixe ces modalités. Et le même principe s’applique à l’intérim.
Cependant, afin de faire face aux conséquences économiques, financières et sociales de l’épidémie de covid-19, il est possible de prévoir, par accord collectif d’entreprise (qui prévaudra sur l’accord de branche) :
- le nombre maximal de renouvellements possibles d’un CDD ou d’un contrat de mission, étant entendu que ces contrats ne doivent pas avoir pour objet ou pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise ; toutefois, ces stipulations ne sont pas applicables au CDD visant à l’insertion professionnelle de certaines catégories de personnes sans emploi, ou à celui conclu lorsque l’employeur s’engage à assurer un complément de formation professionnelle au salarié embauché ;
- les modalités de calcul du délai de carence applicable et les cas dans lesquels il ne serait pas applicable ;
- s’agissant spécifiquement du recours à l’intérim, d’autoriser le recours à des salariés dans des cas non prévus par la Loi.
Ces dispositions dérogatoires sont applicables jusqu’au 30 septembre 2021 (en lieu et place du 30 juin 2021).
- Prolongation des mesures relatives au prêt de main d’œuvre
Au préalable, rappelons que le prêt de main-d’œuvre consiste, pour une entité prêteuse, à mettre temporairement une partie de son personnel à la disposition d’une entité utilisatrice rencontrant un besoin ponctuel en personnel. Ce dispositif peut également être utilisé lorsque l’entité prêteuse subit une forte baisse d’activité.
Cette opération peut donc véritablement constituer une alternative efficace à l’activité partielle.
Le prêt de main d’œuvre à but lucratif est, par principe, interdit : seul le prêt de main-d’œuvre à but non lucratif est autorisé. Cela signifie que les entités qui y ont recours ne doivent tirer aucun profit de la seule mise à disposition de personnel. En cela, l’entreprise utilisatrice ne devra payer que les charges afférant au salarié mis à sa disposition.
Dans le contexte de la crise sanitaire, les opérations de prêt de main-d’œuvre peuvent être considérées sans but lucratif dans le cas où l’entreprise prêteuse a recourt à l’activité partielle et ce, même si le montant facturé par l’entreprise prêteuse à l’entreprise utilisatrice est inférieur aux salaires effectivement versés au salarié, aux charges sociales afférentes et aux frais professionnels remboursés à l’intéressé au titre de sa mise à disposition temporaire, ou est égal à 0.
Ce dispositif, qui devait initialement prendre fin au 30 juin 2021, vient d’être prolongé jusqu’au 30 septembre 2021.
Jusqu’au 30 septembre 2021, la convention conclue dans le cadre d’un prêt de main d’œuvre pourra porter sur la mise à disposition de plusieurs salariés.
De même, l’avenant à cette convention pourra ne pas comporter les horaires d’exécution du travail. Il devra toutefois préciser le volume hebdomadaire des heures de travail durant lesquelles le salarié est mis à disposition.
Source : Loi n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire Article 8
Coronavirus (COVID-19) : sortie de crise et mesures relatives au recrutement © Copyright WebLex – 2021