Congé pour deuil d’un enfant : ce qu’il faut savoir
Tout salarié peut, sous conditions, bénéficier d’une autorisation d’absence « pour événement familial ». L’un des événements donnant lieu à un congé de ce type est le décès d’un enfant. La Loi vient même de reconnaître un congé de deuil. Qu’est-ce que c’est ?
Deuil d’un enfant : une meilleure protection sociale
Par principe, tout salarié a droit, sur justificatif, à un congé de 5 jours en cas de décès d’un enfant.
Pour les décès intervenant à compter du 1er juillet 2020, ce délai est porté à 7 jours :
- lorsque l’enfant était âgé de moins de 25 ans ;
- lorsque, quel que fût son âge, l’enfant décédé était lui-même parent ;
- en cas de décès d’une personne âgée de moins de 25 ans à la charge effective et permanente du salarié.
Congé pour deuil
Pour les décès intervenant à compter du 1er juillet 2020, le salarié pourra, en outre, bénéficier d’un congé de deuil de 8 jours, en cas de décès de son enfant âgé de moins de 25 ans ou d’une personne âgée de moins de 25 ans à sa charge effective et permanente.
Ce congé pourra être fractionné dans des conditions restant à définir par Décret.
Pour en bénéficier, le salarié devra en informer son employeur au moins 24 heures avant le début de chaque période d’absence.
Ce congé de deuil peut être pris dans un délai d’un an à compter du décès de l’enfant.
La prise de ce type de congé ne doit pas entraîner de réduction de la rémunération, étant entendu que l’indemnité journalière de deuil, le cas échéant, versée par la CPAM doit être prise en compte.
Ces congés sont assimilés à du temps de travail effectif pour le calcul des congés payés, la répartition de l’intéressement et de la participation aux résultats de l’entreprise.
Le salarié qui bénéficie d’un congé de deuil perçoit, pendant la durée du congé, une indemnité journalière de Sécurité sociale, sous réserve de cesser toute activité salariée ou assimilée.
Cette indemnité journalière n’est pas cumulable avec :
- l’indemnisation des congés maladie ;
- l’indemnisation des congés de maternité, de paternité et d’accueil de l’enfant ou d’adoption ;
- les indemnités journalières versées en cas d’accident du travail et de maladies professionnelles ;
- les allocations chômage.
L’employeur qui a maintenu la rémunération de l’assuré est subrogé de plein droit dans les droits de son salarié à l’indemnité journalière. Cela signifie que l’indemnité journalière lui sera versée à lui.
Don de jours de congés
Tout salarié peut, sur sa demande et en accord avec son employeur, renoncer anonymement à des jours de repos ou de congé non pris au profit d’un salarié de l’entreprise dont l’enfant est gravement malade.
Cette faculté est également ouverte au profit d’un autre salarié de l’entreprise dont l’enfant âgé de moins de 25 ans est décédé ou à raison du décès d’une personne de moins de 25 ans dont le bénéficiaire avait la charge effective et permanente. Cette renonciation peut intervenir au cours de l’année suivant la date du décès.
Une période de protection
Le salarié endeuillé bénéficie d’une protection contre le licenciement pendant 13 semaines, à compter du décès de son enfant de moins de 25 ans ou d’une personne de moins de 25 ans dont il avait la charge effective et permanente.
Toutefois, il s’agit d’une protection relative : l’employeur peut rompre le contrat s’il justifie d’une faute grave de l’intéressé ou de son impossibilité de maintenir ce contrat pour un motif étranger au décès de l’enfant.
TNS
En cas de décès d’un enfant âgé de moins de 25 ans ou d’une personne âgée de moins de 25 ans à sa charge effective et permanente et dans un délai d’un an à compter de cette date, le travailleur indépendant, ainsi que le chef d’exploitation agricole, qui cesse toute activité, bénéficie d’indemnités journalières pendant une durée de 15 jours.
Ce congé peut être fractionné dans des conditions restant à déterminer par Décret.
Le montant de ces indemnités journalières est équivalent à celui des indemnités versées en cas de congé de maternité.
Indemnisation de la maladie sans carence
L’incapacité de travail survenant au cours d’une période de 13 semaines à compter du décès de son enfant de moins de 25 ans ou d’une personne de moins de 25 ans dont l’assuré avait la charge effective et permanente est indemnisée sans carence.
Cette suppression du délai de carence dans ce cas s’applique tant aux salariés qu’aux travailleurs non-salariés.
Allocations familiales
Les familles bénéficiant d’allocations familiales bénéficieront d’un maintien temporaire de certaines prestations.
Elles pourront aussi percevoir une allocation forfaitaire dont le montant dépendra de leur niveau de revenu, sous réserve d’un Décret d’application à paraître.
Source : Loi n° 2020-692 du 8 juin 2020 visant à améliorer les droits des travailleurs et l’accompagnement des familles après le décès d’un enfant
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